C’est fait. Dans un épais brouillard médiatique et de communication plus que nébuleuse au niveau de l’exécutif. Il a fallu presque attendre les douze coups de midi pour enfin apprendre de façon officielle et avec certitude que la députée havraise, successeur d’Edouard Philippe au Palais Bourbon, obtenait-enfin-diront certains son marocain. Celui de ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professionnels de santé. Un beau poste aux côtés du nouveau ministre de la Santé, François Braun. Mais quel chantier en perspective pour cette indéniable « bosseuse » (moins douée dans sa ville question relations humaines à géométrie très variable sinon avec sa garde rapprochée très jeune d’ailleurs) « chouchoutée » par l’ex-Premier ministre qu’elle a rejoint lors de la constitution de son mouvement « Horizons ». Un choix gagnant. Ce n’est pas lui faire injure de dire que cette professionnelle de la santé, pharmacienne de profession (elle a bien « mouillé le maillot » pendant toute la durée de l’épidémie) bénéficie comme son collègue Christophe Béchu, déjà au gouvernement, de sa proximité avec son ami « Doudou » pour rejoindre l’équipe gouvernementale.
Ancienne patineuse sur glace de bon niveau dans sa jeunesse havraise, la nouvelle ministre, très présente sur le terrain du sport havrais en supportrice notamment des équipes de sports collectifs du HAC et du basket, est aussi une communicante très présente sur les réseaux sociaux. Elle a bien tissé sa…Toile depuis ses débuts politiques aux côtés d’Antoine Rufenacht puis son appartenance au premier cercle de l’ancien Premier ministre. C’est aussi la marraine attentionnée depuis huit ans d’une troupe théâtrale juvénile de la Porte océane « La compagnie des Propres ailes ». Ses propres ailes, elle va en avoir besoin dans sa nouvelle mission qui ne consistera pas à survoler toutefois en kite-surf sa ville chérie.
Il n’est pas interdit de rappeler pour mémoire que députée, certains lui prêtaient, en cas de forfait en mars 2020 du Premier ministre de l’époque, de tenter sa chance personnelle contre le LR Jean-Baptiste Gastinne avec qui les relations ne brillaient pas par un réchauffement climatique, alors maire par intérim et redevenu premier adjoint depuis. Un duel fratricide finalement empêché puisque l’hôte de Matignon se lança au final dans la bataille des municipales sérieusement contrariées par le Covid. Avec le succès que l’on sait.
Réélue sans grande difficulté au scrutin législatif, le mois dernier, la voilà donc nommée au sein de l’équipe gouvernementale. Le graal enfin atteint. Avec notamment pour mission de s’intéresser de très près aux déserts médicaux. Une arrivée qui aurait pu être contrariée par sa toute récente élection à la tête d’une des commissions parlementaires il y a à peine une semaine. Son bâton de maréchale (non pas de twirling) à défaut d’un « marocain » ? Et bien non. Une situation d’ailleurs partagée par une dizaine de ses collègues élus ou réélus à l’Assemblée qui comme elle vont changer de banc, passant de celui de député à celui de ministre et dont les suppléants ne pourront pas voter avant un mois. Le grand saut dans l’inconnu sans vote de confiance après son discours de politique générale, mercredi dans l’Hémicycle. Elisabeth Borne ne pouvait pas prendre le moindre risque avec de toute façon deux mauvais scénarios: la chute du gouvernement certes très peu probable au demeurant (il n’existe pas une opposition « majoritaire » susceptible de s’allier) ou assumer d’accepter à l’insu de leur plein gré, les voix d’abstentions des parlementaires du Rassemblement national avec le concert attendu des oppositions politiques ! Qu’est-ce qu’on n’aurait pas entendu ? Elles ne se sont pas déjà privées avec des mots choisis pour sortir la sulfateuse avec tir à vue sur l’exécutif avec un gouvernement limité aux seuls macronistes et leurs alliés. Le grand élargissement, ce n’est pas pour maintenant !
En ouverture du premier Conseil des ministre tenu en milieu d’après-midi, le chef d’Etat ne s’est pas empêché lui aussi de remettre l’église au milieu du village en fustigeant « l’absence de volonté des partis de gouvernement de participer à une coalition ». Il fallait être bien naïf pour croire au succès de cette politique de la main tendue ! Chacun sa ligne de nage…N’est pas…Léon Marchand, notre nouvelle pépite mondiale de natation, qui veut !