Au boulot Mesdames et Messieurs les ministres et secrétaires d’Etat intègres. Un tantinet à l’envers, le calendrier scolaire du nouveau gouvernement nous a offert hier une belle photo de classe dans les jardins de l’Elysée. Un peu de verdure avec jet d’eau et arbres majestueux et noueux en toile de fond comme la politique française depuis l’avènement de la V e République.
C’est impressionnant à défaut d’être impressionniste. On est pas dans les jardins de Claude Monet à Giverny, dans l’Eure. Ca aurait bien plu pourtant au local de l’étape, Sébastien Lecornu, au garde à vous et garde du corps lui aussi de son président préféré, comme tous ces grands écoliers. J’espère que le maître d’école et des lieux avait prévu un goûter de bienvenue. Il est parfois des photos qui en disent plus long que les grands discours. Le boss bien au centre surélevé entouré non pas de « Babeth » (déportée sur sa droite sur la photo, alors que notre ministre havraise semble un peu isolée à l’extrême-droite ou gauche en fonction de quel côté vous la regardez) mais sous bonne garde rapprochée de ses deux numéros deux et trois, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, les hommes forts de ce gouvernement renforcés dans leurs ministères. Le premier disposant désormais de quatre ministres délégués sous sa tutelle à Bercy (un mini gouvernement en bord de Seine) et son « compère » tout aussi ambitieux de trois. Quatre à trois et nous n’en sommes qu’au début du match entre les deux anciens UMP.
Le premier flic et gendarme de France a conforté ses positions alors que la locataire de Matignon, un Hôtel où il ne lui déplairait pas de faire quelques nuitées dans l’avenir, a tenté visiblement de l’éjecter et de le renvoyer dans le nord, suite au fiasco et aux mensonges du Stade de France. Peine perdue. Le Président n’a pas cédé. Cette nouvelle équipe, c’est bien sa patte. Indéniablement. Sa seule concession, c’est bien celle d’avoir renvoyé Damien Abad (qui en partant a dénoncé fortement des « calomnies ignobles » ) sur l’insistance de sa Première ministre. Point barre ! Il a remercié et ce n’est pas…innocent « Manu II » mais pas « Elisabeth II ».
Elisabeth Borne fera donc demain mercredi son discours de politique générale (un exercice toujours difficile où l’on se souvient plus souvent des échecs cuisants que des succès) sans vote de défiance ou confiance. Le jeu n’en valait pas la chandelle, même si je persiste à penser que la gouvernement ne risquait pas de tomber. Même pas trois semaines après le scrutin législatif, ça aurait été suicidaire pour les oppositions des extrêmes. Qui imagine les députés de la France insoumise et ses « aboyeurs » s’allier avec leurs « amis » du Rassemblement national dont ils contestent jusqu’à même l’existence. C’est vraiment l’hôpital qui se moque de la charité. Et encore moins avec l’incertitude républicaine qui craignait de nouveaux départs conséquents dans ses rangs. La présidente par intérim de LR a clairement annoncé qu’il n’entrait pas dans l’objectif de ses députés de mêler leurs voix à celles des extrêmes pour faire tomber le gouvernement d’entrée. Il n’aurait plus manqué que ça.
A contrario, les « grandes gueules » insoumises qui n’ont pas pour objectif de faire si possible gagner la France mais de s’opposer lourdement (comme certaines dragues supposées ?) ont déjà annoncé la couleur. Eux, ce n’est pas la grève qu’ils brandissent mais bien le dépôt d’une mention de censure pour commencer dès demain. Oubliant au passage que leurs aînés Premiers ministres de gauche, essentiellement Michel Rocard et Edith Cresson, n’avaient pas demandé un vote de confiance, faute de majorité absolue.
Faut-il se souvenir qu’à l’époque un certain jeune sénateur socialiste de l’Essonne, Jean-Luc Mélenchon, avait trouvé normal que le chef de gouvernement, dans la même situation que Elisabeth Borne aujourd’hui, ne propose pas un vote de confiance. Le « che » de la NUPES pourrait reprendre à son compte le couplet de la chanson « J’ai la mémoire qui flanche »...
En attendant ils ont trouvé en leur sein un nouvel « héraut » bien propre sur lui dans sa chemise noire, son uniforme de combat et déjà la coqueluche des médias, Louis Boyard, le benjamin des parlementaires que l’on va entendre très régulièrement sur tout et surtout sur rien vociférer devant les micros et caméras scandaleusement offerts à sa vindicte ! Tellement caricaturale. Jaurès, ils sont devenus fous…
PS: Un grand bravo au public algérien qui, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux méditerranéens se déroulant à Oran, a sifflé et même hué copieusement la délégation française lors de son tour d’honneur sur le stade. Sympa comme accueil. Alors camarade Boyard, un commentaire sur ces nouveaux incidents déplorables ? J’espère que les autorités françaises réagiront à ce nouvel et scandaleux affront antisportif. Mais pas seulement !