Le cirque continue à l’Assemblée nationale. Ou la reprise du célèbre et très ancien « Au théâtre ce soir » à l’Assemblée avec quelques acteurs. Du vrai vaudeville autour de la pièce: « loi sur le pouvoir d’achat ». Et là on a atteint un sommet digne du Tour de France cycliste ! Les cols vosgiens, alpestres et pyrénéens réunis sur un même site dans la capitale. Il arrive même maintenant qu’un député de l’opposition, tendance centriste très chevronné, réputé naguère pour son esprit économe, Charles de Courson, député de la Marne, dépose un amendement destiné à alerter le gouvernement sur l’insuffisance de la revalorisation des pensions de retraite (4 % de plus votée il y a quelques jours) . Il n’y croyait même pas lui-même que cet amendement avait une chance de passer. Il n’imaginait pas davantage que cette rallonge de 500 millions supplémentaires réclamés ferait l’objet d’un vote. Qui plus est gagnant pour les oppositions, qui, contre attente mettent la majorité relative une fois encore en échec humiliant ( un match perdu cette fois-ci sur le score de 181 contre 186).
Les députés LR, absents pour la plupart en début de soirée, ne peuvent même pas être être montrés du doigt. A l’inverse, toujours, de leurs collègues de « Renaissance ». Très probablement en train de cueillir des fraises dans leurs circonscriptions ou se reposant dans l’attente de la dernière nuit des débats houleux pour le vote final de la loi de rectification des finances . Champagne (offert par le député marnais ?) sur les bancs de la NUPES et du Rassemblement national qui exultent devant cette nouvelle victoire. Gros malaise au sein de la majorité et surtout du gouvernement soucieux de vite rectifier le tir, par la voix du « grand argentier » Bruno Le Maire, particulièrement « vénère » qui, comme la loi l’autorise, réclame un second vote. Il avait quelques heures plus tôt argumenté du fait que le gouvernement prévoyait une nouvelle revalorisation des pensions de retraite au 1 er janvier. Les opposants crient au « scandale et à l’arnaque ». Le RN quitte l’hémicycle de rage avant ce second examen. Les Insoumis hurlent. Et la majorité qui, entre temps, a su convaincre les LR présents à faire le bon choix, l’emporte. Ces mêmes députés qui, il y a encore quelques semaines, soutenaient, pour beaucoup d’entre eux, leur candidate Valérie Pécresse qui n’a cessé pendant sa campagne de parler que le « sortant » avait « cramé la caisse » ! Crame, boum, hue…
Il faut croire aussi que les « cueillettes » de fruits ne font pas nocturne, elles ! Faut-il préciser que cet amendement acté aurait été financé sur le dos des pensions des militaires! Incroyable mais vrai. Il est trois heures du matin. Fin de cette indigne récréation. Les petits écoliers vont pouvoir ranger leurs crayons et portables et aller se coucher ! Et reprendre des forces bien méritées jusqu’au prochain épisode.
Et que dire de la terrible sanction couperet infligée à un député de la majorité qui, pour avoir effectué un salut nazi, a tout de même écopé d’un simple rappel à l’ordre (la plus faible sanction) par la présidente de l’Assemblée, sans la moindre retenue pécunière comme par exemple lors de la précédente législature où l’insoumis François Ruffin et le « chanteur-gréviste » de la faim et ancien candidat aux deux dernières présidentielles, le béarnais Jean Lassalle, avaient vu leur indemnité être amputée d’un tiers pour avoir osé porter l’un, un maillot de foot et l’autre un gilet jaune ! Des fautes, on s’en doute, autrement plus graves…
PS: Un peu de fraîcheur et de légèreté dans ce monde de brutes. Et ça se passe dans le parc de la résidence préfectorale à Evreux. Bonne nouvelle: « Chocolatine, Tartine et Micheline », les trois…poules du préfet de l’Evreux, resteront bien ébroïciennes. Elles viennent d’être adoptées par son successeur, l’ancien étant en partance pour l’Ile de la Réunion. Un trop grand déplacement pour ces cocottes plus habituées au climat ébroïcien qu’à celui de l’Océan indien. Peut-être craignaient-t-elles aussi d’être témoins des combats de coqs sur ces mêmes terres insulaires et lointaines ! Il doit bien exister dans les basses-cours réunionnaises des cocottes créoles.
Toujours dans l’Eure, à Louviers, cette fois-ci, la première adjointe et conseillère départementale MoDEM, Anne Terlez à qui il n’aurait pas déplu de concourir à la députation , a eu au final le « pif » de ne pas accepter la suppléance du sortant marcheur éliminé dès le premier tour. Et aussi la bonne surprise d’être élevée au grade de vice-secrétaire générale du parti de François Bayrou. Belle promotion. Comme quoi il est plus aisé de bien se faire connaître de ses « amis » parisiens (c’est une proche de l’ancienne ministre Jacqueline Gourault nommée avant la présidentielle au Conseil constitutionnel) que dans son propre département où elle n’était pas parvenue à prendre le pouvoir suite au départ de Danielle Jeanne, toujours maire de sa commune et ancienne conseillère régionale, une fidèle historique de « Lou Bayrou », avec l’élection au poste de président départemental de l’élu ébroïcien, Driss Ettazaoui.