Il faut mieux qu’il se taise un peu (une mission impossible ?) dès qu’il s’agit d’évoquer les questions internationales. De retour de son continent préféré, l’Amérique latine et pas de l’Amérique capitaliste de l’oncle Sam, Jean-Luc Mélenchon, mué par son anti-américanisme viscéral et primaire, tonne contre la visite récente de Nancy Pelosi à Taïvan. Un déplacement certes un gros poil provocateur et pas franchement indispensable dans ces temps si troublés, mais de là à applaudir le régime autoritaire chinois, il y a un pas et même un fossé avec même une partie de ses partenaires de la NUPES. La tension monte là aussi d’un cran, voire deux entre le « che », partisan des droits de l’homme à géométrie très variable et Olivier Faure et Julien Bayou. Les chefs d’état-major (c’est un bien grand mot !) de ses alliés roses et verts en seraient presque à revêtir casques lourds et treillis et « canarder » celui qui aspirait il y a encore quelques semaines à envahir l’hôtel Matignon. C’est peu dire qu’ils n’ont pas apprécié et avec eux nombreux de leurs amis, la dernière sortie mélenchonesque de s’en prendre uniquement à la provocation yankee. « Taïwan, déclarait-il dans son blog est une composante à part entière de la Chine ». Ce qui lui a valu un chaleureux message de remerciements de l’ambassadeur chinois à Paris pour « ce soutien constant à la politique d’une seule Chine ». Le baiser diplomatique qui tue. Et fait très désordre. Et ne voilà-t-il pas que le « lider Maximo » de la France insoumise en remet une sacrée couche en faisant référence au général de Gaulle, qui, il est vrai en 1965, fut le premier du camp occidental à reconnaître la Chine populaire de Mao. Mais de là à appeler à la rescousse le libérateur de la France et le père de la V e République (dont il veut pourtant la disparition au profit de la VI e à sa sauce !) il fallait oser ! Il ne manquerait plus que JLM devienne gaulliste quand ça l’arrange, au crépuscule de sa carrière politique. Il n’est jamais trop tard pour bien faire !
Pour « l’Olivier Faure de la paix », autant « la visite de la présidente du Congrès américain est discutable » (on ne peut pas lui donner tort sur ce coup-là ) autant la volonté d’indépendance de Taïwan et de sa population de vivre en démocratie ne l’est pas elle »...Le « vert » Bayou emboîte le pas qui n’est tout de même pas celui de l’oie, en ironisant sur les provocations côté chinois » « un pays démocrate c’est forcément un poison pour une dictature ». Chaleur, chaleur…Grosse température estivale. Et pendant ce temps les si bavards et tempétueux députés de LFI restent muets. On ne critique pas la ligne du « petit père du peuple » insoumis. Tous derrière. Ligne très rouge à ne pas franchir. Leur ADN reste désespérément identique. Comme il y a encore quelques mois quand ils soutenaient le camarade Poutine et un peu plus tôt l’annexion de la Crimée par l’armée russe.
Que dire de la décision du tribunal administratif de suspendre hier vendredi l’expulsion de l’imam Hassan Iquioussen, annoncée à grands renforts de médiatisation trois jours plus tôt par Gérald Darmanin ? La justice administrative n’a visiblement pas la même lecture des prêches de ce prédicateur issu des Frères musulmans. Il ne suffirait donc pas dans notre beau pays des Droits de l’Homme qu’un religieux très radicalisé (défendu de manière scandaleuse par le député LFI de Roubaix, David Guiraud) se répande depuis des années en propos haineux, antisémites, complotistes, homophobes et contre l’égalité hommes-femmes et soit l’auteur, même de déclarations qualifiant de « pseudos attentats les attaques survenues en 2015 ». Le ministre de l’Intérieur désavoué qui doit donc avaler provisoirement un nouveau boa a décidé de faire appel devant le Conseil d’Etat qui a jusqu’à demain dimanche pour trancher. La décision n’est en effet que provisoire et s’en suivront de nouveaux épisodes. L’imam, ce « si bon père de famille nombreuse » n’est pas prêt de toute évidence de rejoindre la terre de ses aïeux (il est né en France mais a refusé la nationalité française) le Maroc…Ses frères d’armes l’entendront encore vraisemblablement prêcher la « bonne parole » encore quelque temps ! On est un pays si tolérant même si, en période surtout électorale, certaines abusent dans leur vocabulaire en parlant de dictature…Encore très loin de rejoindre celles qui menacent de plus en plus le monde !