C’est parfois difficile de prioriser l’importance de telle ou telle question d’actualité politique. J’avais donc ce jour la possibilité de choisir entre…Valérie Pécresse, la présidente de la Région francilienne, intronisée ce week-end dans la confrérie du vin de Suresnes, dont les coteaux dominent la capitale (le millésime 2022 ne restera pas un bon souvenir pour l’ancienne candidate à la présidentielle) et une certaine Georgette Melon, plus connue en version italienne sous le nom de Giorgia Meloni. Ca sonne tout de même mieux. Comment ne pas être heureux à l’annonce cette nuit de la victoire…de cette femme politique transalpine parlant un français parfait. Il n’est pas sûr pour autant que ça suffira pour une bonne compréhension. C’est probablement néanmoins la seule bonne nouvelle, même si l’intéressée a un peu mis de l’eau dans son vin de messe d’asti ou de chianti pendant sa campagne. Un peu plus de toute façon que ses alliés de droite forte et de la droite très extrême représentées par Silvio Berlusconi, 85 ans (dont elle fut ministre de la Jeunesse) et Mattéo Salvini, qui, tous deux, n’ont pas laissé que de bons souvenirs à la tête de la présidence du Conseil italien. Un trio bien encombrant !
Son parti, « Fratelli Italia », en multipliant son audience par six en quatre ans, arrive largement en tête devant les deux autres partis de coalition siphonnés par le mouvement ultra conservateur, national-populiste, grand vainqueur de ce scrutin législatif et sénatorial, qui a surtout mobilisé sur le sociétal et le renvoi des immigrés. Et non comme ses deux sulfureux alliés de l’Union des droites (qui atteint au total 44 % des suffrages) sur leur appétence à soutenir le régime poutinien et sa guerre en Ukraine.
Non, la très catholique et conservatrice et pure libérale, Giorgia Meloni, 45 ans, plutôt atlantiste, dont le slogan était « Dieu, famille et patrie », (pas très éloigné finalement de celui du maréchal Pétain), n’entend pas revenir sur l’aide apportée par son pays à l’Ukraine. On verra…
En attendant nos joyeux politiques d’extrême gauche ne parlent que de « poison réactionnaire ». Ils ont bonne mine ces éternels (devant Dieu ?) donneurs de leçons pour beaucoup islamo-gauchistes. C’est forcément une grande joie a contrario chez ses amis de la droite extrême en France très heureux de ce résultat.
Il n’importe, même si cétait attendu: le coup est rude, même si le pire du pire n’est pas forcément devant nous. Même si elle a évolué, comment tout de même oublier son fait d’arme à 19 ans, quatre ans après son entrée en foi politique, lorsqu’elle défendait l’idée que Mussolini avait été un bon dirigeant ! Bigre…Ca fait froid dans le dos et laisse des traces et tous les médias ou presque français ne parlent depuis ce matin que de la peste noire, la couleur des chemises des partisans du Duce jusqu’en 1945 ! Une nouvelle marche sur Rome n’est pas encore prévue heureusement. Et c’est par les urnes qu’elle l’a emporté. Le néo-fascisme aurait-il envahi l’ensemble d’un pays tellement différent du nord (industriel et riche) au sud, gangréné par la pauvreté et victime de l’émigration de ses jeunes talents à l’étranger et de la très forte immigration et une démographie en berne ? Et lorsqu’on y ajoute une inflation de plus de 10 %, tous les ingrédients, manque de Pô (le fleuve le plus long d’Italie) étaient de nature à faciliter ce vote hélas! radical dans le pays le plus instable politiquement du vieux continent. Reste que certaines affinités avec « Totor » Orban peuvent inquiéter. Les trois couleurs du drapeau italien sont identiques à celui de la Hongrie, l’un en sens vertical et l’autre horizontal.
La future Première ministre (la première de l’histoire dans la botte italienne) qui veut installer des crucifix dans les écoles ne défendra pas de toute évidence le port du voile dans les préaux et classes…
Prudence dans les commentaires et notre Première ministre « Babeth » Borne, interrogée ce matin, s’est fait bien gardée, à juste titre, de commenter le verdict des urnes qui n’appartient qu’aux italiens et italiennes, même si l’impact (l’économie transpalpine étant la troisième de la zone euro) de ce vote historique aura une grande importance dans notre propre territoire…et la marche déjà cahotique de l’Europe ! La locataire de Matignon s’est…bornée à une seule remarque en faisant état de la grande attention qui sera la sienne sur « les respects des droits humains et de l’avortement »…On ne peut bien sûr que partager cette préocupation. Et d’autres très probablement mais non-dites !