« Il n’y a pas de pénurie mais seulement des phénomènes ponctuels ». Ces mots rassurants du ministre des Transports, Clément Beaune, tenus ce vendredi matin, vont aller droit au coeur de nos compatriotes bien en peine dans plusieurs régions de notre beau pays pour faire le plein de leurs réservoirs. La nuance des « maux » est appréciable. Tout comme le catalogue à la Prévert des mesures prises par le gouvernement pour jouer la carte des économies d’énergie pour ces prochaines semaines. Et notamment celle concernant une aide ponctuelle, à partir du 1 er janvier prochain: un nouveau petit chèque d’un montant d’une centaine d’euros pour les amateurs de covoiturage. Principale cible privilégiée: les trajets domicile-travail qui, à ce jour, ne représentent qu’un 1 % des utlisateurs de cette conduite en commun. C’est dire son importance capitale. Et que dire des précieux conseils en direction des agents de l’Etat en service de ne pas trop appuyer sur le champignon (pas au-delà de 110 km/h) sur les autoroutes. Les plus perfides iront bien jusqu’à se gausser du ralentissement demandé aux fonctionnaires dans l’exercice de leurs missions. C’est vraiment de l’humour vache ! Et d’autres recommandations ou injonctions fleurissent en bouquets. De toute façon même Joe Biden, la nuit dernière, a fait preuve d’un enthousiasme exceptionnel en parlant de possible apocalypse nuclélaire. Alors les files d’attente devant les pompes chez nous, finalement quelle importance. Il faut garder le moral.
Comme ce député de « Renaissance » Karl Olive et fidèle soutien du chef de l’Etat, qui a avancé sa formule « La France est un paradis pour des gens qui se croient vivre en enfer ». Il y a du vrai, même si actuellement l’actualité nationale et internationale ne nous poussent pas à croire à un véritable Eden. Pas vraiment de circonstance alors que l’on nous parle que de sobriété. Heureusement (c’est osé) limitée à la seule énergétique. Il ne manquerait plus qu’on nous impose aussi des limitations dans notre consommation légère de bonnes bouteilles. Les consommateurs seraient bien capables de dévaliser à l’annonce de restrictions possibles les rayons d’alcools dans les magasins. On ne joue pas avec le moral et le plaisir en toute modération au paradis de Bacchus. Heureusement que les automobilistes, faute de carburants, ne pourront pas aller jusqu’aux grands centres commerciaux périphériques pour remplir leurs coffres de cartons pour tenir l’hiver.
Ne gâchons pas tout de même notre plaisir: qu’est-ce qu’il doit « bicher » notre septuagénaire-c’est aujourd’hui-du Kremlin à la vue des images télévisées de par le monde avec toutes les conséquences de sa sale guerre en Ukraine. Il n’a pas trop de motifs pour faire la fête en ce temps de débandade de ses troupes. Ca doit lui rappeler le bon vieux temps de l’ancien empire soviétique où ses compatriotes faisaient la queue devant des magasins vides ! Forcément le seul résultat de la vilaine propagande occidentale de l’époque.
Sans annoncer l’apocaplyse selon Saint-Total, qu’est-ce qu’on va encore déguster les derniers jours d’octobre avec la fin du coup de pouce tarifaire à la fois de l’Etat et du premier distributeur de carburants français. Evidemment à l’origine (en partie) du beau bordel organisé depuis quelques jours avec la complicité des camarades grévistes des raffineries du groupe Total.
Tous à la pompe…si les stocks sont suffisants. Ca devait être une répétition générale avant la Toussaint. Ils sont malins nos grands technocrates. Et quel magnifique feu d’artifice que ce slogan un poil infantalisant: « je baisse, j’éteins, je décale ». Vive la France. On n’a peut-être plus…de pétrole mais pour ce qui est des idées, l’éclairage est heureusement lumineux…