C’est fait! Le « général » Sébastien Lecornu rendra vendredi prochain son uniforme de président du Conseil départemental de l’Eure. L’annonce a été faite hier à l’issue d’une réunion interne de la majorité départementale « Ensemble pour l’Eure ». Il s’y était engagé auprès du chef de l’Etat lors de son arrivée à l’Hôtel de Brienne. Le moment est venu après plus d’une année de « rab » à la tête de l’exécutif eurois. Ca ne l’empêchera pas de conserver un oeil très étroit sur les affaires de son département de coeur. Auprès de l’actuel maire de Gisors (le pouvoir reste à l’est) Alexandre Rassaërt, vice-président en charge jusqu’alors de la Culture, du patrimoine et des relations internationales. Une future nomination décidée à l’unanimité par ses collègues et surtout son « parrain » eurois.
Le toujours jeune édile de Gisors, tombeur il y a quelques années du communiste Marcel Larmanou, va donc devoir céder son écharpe de maire pour succéder à « Seb ». Les chaises musicales et les intérims, on connait dans l’Eure, surtout à l’est, avec tous ces élus passés des Républicains et de l’UMP et le RPR pour les plus anciens, dans le camp macroniste et de son puissant représentant ancien maire de Vernon.
Son intérimaire et bon soldat, Pascal Lehongre, un fidèle serviteur de la cause publique, n’a pas souhaité reprendre une seconde fois le flambeau après ses quatre années d’intérim entre 2017 et 2021. Pour des raisons toutes personnelles. Très liées, semble-t-il, à la lassitude de ses proches désireux d’en profiter plus souvent. « Je suis davantage un homme de dossiers qu’un tribun et j’ai notamment dû gérer la crise sanitaire et le paysage politique a changé » s’est exprimé l’ancien maire de Pacy-sur-Eure. Une façon toute empreinte de diplomatie et de bienveillance, ses grandes qualités, pour dire que l’Eure avait tourné casaque autour de ses deux « cadors » Bruno Le Maire et Sébastien Lecornu passés chez Emmanuel Macron. Même si « Nono » le grand argentier, ne pèse plus trop sur la politique euroise contrairement à son collègue des Armées. Encore très puissant même s’il a pris un « pète au casque » lors des dernières sénatoriales il y a un peu plus de deux ans.
Le nouvel intérimaire aurait pu s’appeler Frédéric Duché, autre ex/RPR, le maire « Horizons » des Andelys, mais avec la loi (ridicule à un certain niveau) sur le cumul des mandats, il est très probable, s’il a été bien sûr sollicité, qu’il aurait refusé cette présidence vu son grand attachement à sa ville. Et pourquoi pas l’une des trois élues d’Evreux, tout à fait capables d’occuper aussi ce poste. Mais là c’était le clash assuré avec l’un des derniers grognards et parfois très grognon de l’ex-famille gaulliste, le premier magistrat ébroïcien, Guy Lefrand, qui n’aurait guère apprécié le « couronnement » d’une de ses élues avec qui les relations sont pour le moins distendues ! Surtout avec celles, les « malheureuses » ayant osé travailler en responsabilité au sein de la majorité départementale avec le ministre du chef de l’ennemi juré de l’Elysée.
L’ambiance à l’hôtel de ville n’est déjà pas très « folichonne » dans les couloirs. Surtout avec des tensions palpables avec la crise que connaît le club local de football, autre source de possibles ressentiments, dans une ville qui a toujours, depuis son maire Roland Plaisance, l’emblématique pionnier du basket, suivi par toutes les municipalités de gauche et de droite, privilégié davantage ce sport que le foot, considéré par beaucoup comme le parent pauvre des aides sportives dans le chef-lieu. Et comme à Evreux, ville de basket, la politique s’enflamme souvent, la polémique enfle…même si le président, Philippe Mongreville, compagnon de l’une des trois élues, en donnant les vraies raisons de sa démission (liées principalement aux difficultés financières que connaît le club dont il a présidé les destinées pendant un septennat, ajoutées à ses occupations professionnelles très prenantes dans le secteur notamment de l’hôtellerie) a fait preuve d’une grande diplomatie et retenue en espérant que les deux collectivités territoriales (Ville et Département) sauront prêter une oreille attentive sonnante et trébuchante à cette crise souhaitons-le passagère.
Il en va de l’existence du club (même ci ce n’est plus à tout à fait le même avec la fusion des deux clubs de l’EAC et de la Madeleine) où ont été formés trois des joueurs actuellement présents à Doha au Qatar. Le journal l’Equipe a bien attesté dans ses colonnes de l’attachement des trois joueurs à leur ville normande et surtout de leur quartier de jeunesse où ils ont chaussé les crampons pour la première fois. Le JT de 13 heures sur la Une, ce samedi, a également consacré un reportage sur les anciennes très jeunes gloires locales avec les témoignages de leurs éducateurs de l’époque.
Un record pour un « petit » club amateur évoluant tout de même en quatrième division nationale, présent en janvier prochain et ce pour la première fois de son histoire au stade des 32 e de finale de la coupe de France. Un exploit aujourd’hui très contrarié par les nuages très sombres pesant sur le stade Mathieu-Bodmer, un autre ancien glorieux ébroïcien qui parti au Havre comme directeur sportif du HAC, connaît des jours très heureux avec les « ciel et marine », en tête de Ligue 2 !
Et si les étrennes, grâce aux trois internationaux dont deux seront sur le terrain face à l’Angleterre ce soir, venaient même partiellement à venir en aide de leur club formateur ? Allez Dayot, Steve et Ousmane, un bon geste pour jouer le Père-Noël…avec leur prime de futurs champions du monde…Mais ne vendons pas trop déjà la peau de l’ours…Paddington ! Step by step. Et il en reste trois !
PS: Un gros clin d’oeil bien humide en mémoire aujourd’hui à l’un de mes amis havrais, disparu hier des suites d’une longue maladie, encore bien trop jeune. Il était né un premier avril mon ami Jean-Claude, ancien artisan tapissier-commerçant et passionné de théâtre et de culture. Il ne connaissait pas que l’envers des beaux décors. Une figure locale comme on dit. Mais là c’est vraiment une très mauvaise blague qu’il nous a faite. Et l’humour il n’en manquait pas l’espiègle érudit. C’était un fidèle des fidèles depuis quatre ans de ce blog politique qu’il a lu jusqu’au bout. Qu’il en soit sincèrement remercié là haut. Je lui dédie ces quelques lignes si modestes…Et celles-là hélas, il ne pourra pas exceptionnellement les lire ! Ce n’est pas juste…Il est grand temps de tourner les pages de cette bien sale année.