C’est jour de deuil dans les studios de C.News. Non pas que les Lions de l’Atlas, qui auraient pu se retrouver tout autant dans la peau des vainqueurs, n’aient boutté de la finale nos coqs footballeurs. Mais bien que les rues de nos villes n’aient pas été submergées par un climat de guerre civile et des vagues insupportables de supporters voyous à l’origine douteuse ! Et comme l’issue du match, elle n’était pas gagnée d’avance avec tous ces « teasings » nous annonçant le pire pour le troisième mi-temps. Au lieu de ça nous avons vécu une soirée sportive très globalement festive et de communion bien souvent avec des drapeaux mêlés entre les deux camps de supporters. Le bleu blanc rouge en étendard avec la couleur rouge et verte du drapeau marocain. Certes il y eu des larmes de déception légitime avec tous ces enfants du royaume dans les tribunes du stade de Doha et dans nos quartiers…Et hélas un drame survenu dans le quartier populaire de la « Paillade » à Montpellier, berceau du truculent président « Loulou » Nicollin, le bâtisseur du club local, où un adolescent de 14 ans a perdu la vie après avoir été fauché par un chauffard ayant pris la fuite.
Mais au final quelle parenthèse (hélas trop brève) de fraternité et de bonheur à la fois dans le pré et sur les Champs. Elyséens. Un feu d’artifice un 14 décembre et non un 14 juillet. La belle…Deschamps, du nom de notre sélectionneur. Quelle baraka ! La culture exceptionnelle de la gagne. Avec toujours un coup d’avance dans sa besace de « winner ». L’envolée finale avec cette affiche de rêve France-Argentine.
Ca fait du bien en ces temps où l’actualité ne nous offre guère de possibilités de s’enthousiasmer. Les pisse-vinaigre, les complotistes extrémistes et défaitistes ont pris un coup sur la tête. Pas celle de Giroud, certes plus effacé comme son partenaire, Kylian Mbappé, pas trop d’attaque et au meilleur de sa réussite. Il se réservait très probablement pour dimanche !
Croisons les doigts et surtout pas les pieds dans le tapis. Et quelle claque aussi aux mauvais esprits chagrins confondant la politique et le sport. Quand on y pense, il va peut-être falloir que l’ancien joueur anglais Gary Lineker modifie sa formule restée célèbre « à chaque fois, à la fin c’est toujours l’Allemagne qui gagne« .
Ne vendons pas pour autant la peau de l’artiste « Yoyo » Messi et de ses partenaires argentins de l’Albicéleste, les pumas en version rugby ! Il y aura au moins un parisien du PSG vainqueur en finale. Pour accrocher une troisième étoile sur le maillot de son équipe nationale. Celle de la félicité. En attendant elles faisaient plaisir à voir toutes ces images de liesse, notamment sur les Champs-Elysées heureusement pas transformés en champs de ruines synonymes de chaos. Et que dire encore de celles de nos joueurs heureux comme des gosses dans les vestiaires.
Il est indéniable que cette bande de potes fait plaisir à voir. C’est une véritable équipe. Elle transpire la joie du vivre et gagner ensemble. Ca n’a pas toujours été le cas avec des égo souvent très surdimensionnés. Souvenons-nous de l’élimination piteuse et prématurée contre la Suisse au dernier championnat d’Europe il y a deux ans ! Et ça ne remonte pas aux années Domenech, qui tout de même a conduit ses joueurs à une finale, certes perdue contre l’Italie !
C’est peut-être une coïncidence mais l’avant-centre titulaire ne s’appelait pas Giroud mais Karim Benzema, futur ballon d’or, après son banissement du onze tricolore pendant cinq ans.
J’ai bien eu peur en regardant ces scènes de bonheur dans les vestiaires des bleus que le buteur tricolore (muet hier soir mais il s’est bien rattrapé comme ambianceur du groupe) ne parvienne à entraîner « Manu II » à monter sur une table. Vous imaginez si le chef de l’Etat, présent comme il y a quatre ans à Moscou, aux côtés des « bleus » heureux aussi comme un gamin de célébrer cette victoire avait rejoint « Olive » . Il en aurait été…presque capable devant 20 millions de téléspectateurs. Belle réussite que cet appel au boycott avec des audiences télé record ! Les « Rabat-joie » doivent être tellement contrariés surtout un soir de cocorico ou plutôt de « coq morrocos ».
Il reviendra dimanche pour toucher et embrasser le trophée après une parenthèse un peu moins enchantée de sommet européen à Bruxelles.