Ca va être tous les jours ou presque la saint-Emmanuel cette première semaine de janvier à l’occasion du démarrage des traditionnels échanges de voeux. Même si l’ambiance risque de ne pas être trop anxiogène en son palais de l’Elysée, où ça ne devrait pas trop mal se passer entre le chef de l’Etat et ses hôtes, les boulangers, qui ont obtenu quelques garanties pour essayer de sortir de la tempête. Une satisfaction partielle bien sûr car les intéressés sont loin d’être sortis de leur pétrin. Tellement incroyable avec ces factures d’énergie multipliées par de deux à dix pour les plus malheureux. Il y en a vraiment qui se sont bien gavés pendant ces derniers mois. Les fournisseurs d’énergie en première ligne, rappelés à l’ordre par le grand argentier de Bercy, Bruno Le Maire, hier. Qui menaçait de révéler l’identité de ceux qui se « goinfrent » s’ils restaient sur leurs positions. Une bonne pub pour les interessés menacés aussi de subir quelques représailles sonnantes et trébuchantes. C’était plus audible et compréhensible que cette formule très technocratique de « bénéfice de l’amortisseur » au nombre des aides, moquée par nombre d’éditorialistes.
Qu’elle a été bonne la galette. De quoi s’étouffer comme la situation que connaissent des dizaines de milliers de professionnels du secteur artisanal totalement pris à la gorge avec ces factures dépassant l’entendement. Après les boulangers, toujours très populaires auprès de nos compatriotes, les demandes et appels au secours ne devraient pas tarder à nouveaux chez les restaurateurs et bouchers (ces derniers ayant déjà manifesté leur colère et leur désespoir dans les rues) et pourquoi pas non plus chez les poissonniers et tant d’autres branches professionnelles grandes utilisatrices des sources d’énergie pour l’exercice de leur métier de proximité. En très grand danger si rien ne bouge en leur faveur dans les prochaines semaines.
Il ne faudrait pas pour autant que certains jouent la carte d’une « Gilet-jaunisation » de mouvements lancés sur les réseaux sociaux par des collectifs pas forcément exempts de tout reproche et d’arrières-pensées politiques. Comme pour les Gilets jaunes, ils surfent sur la colère légitime de pans entiers de notre économie. Qui, en dépit de crises successives, pour beaucoup consécutives à des événements internationaux (mais pas seulement) ne se portait pourtant pas si mal. Dans bien des domaines.
Alors que dire de la situation tragique que connait l’ensemble des professionnels de santé et plus particulièrement le secteur hospitalier confronté à une cascade de catastrophes épidémiques (mais pas seulement pour être redondant) depuis des années. C’est évidemment avec la plus grande attention que l’on va suivre le déplacement du chef de l’Etat devant échanger avec ses interlocuteurs à l’hôpital de Corbeil-Essonne, établissement qui, à l’instar plusieurs de ses semblables au cours des derniers mois a été victime d’une cyber-attaque. Quand ça va mal, ça va mal. Encore la faute à Macron ? Un galop d’entraînement avant le grand rendez-vous de la réforme de la durée d’allongement de la retraite. Un sacré plat de résistance plus ou moins épicé et qui manque encore à ce jour de grande clarté. En attendant que le brouillard disparaisse dans une semaine.
Et pendant ce temps-là le ministre de l’Intérieur va s’envoler demain pour représenter le gouvernement français aux obsèques du pape émérite Benoit XVI. Il a été désigné d’office et sans sortie de fumée blanche par le pape bien vivant de l’Elysée. Il doit être content ! Ca va le changer de son déplacement lointain pour le réveillon du nouvel an à Mayotte, le département le plus pauvre de France envahi par ses voisins des Comores qui certes ont voté pour leur indépendance mais apprécient tous particulièrement les largesses de l’état français. Et surtout aussi son système hospitalier très généreux.
On est rassuré, le patron de la place Beauvau, Gérald Darmanin, sera bien à son poste avant le grand retour, samedi, dans les rues, des Gilets jaunes, annoncé à grand renfort de publicité par quelques médias alléchés à l’avance par de nouveaux possibles affrontements ! La foule, a priori, ne devrait pas être au rendez-vous.
PS: Comme je m’en suis déjà fait l’écho, le maire socialiste depuis 2001 de Pantin a rebaptisé sa ville Pantine pour un an comme acte de bravoure et de militantisme en faveur de l’égalité homme-femme. Encore une « belle » connerie ou « beau » geste idéologiste. Tchao Pantin bonjour Pantine !
Allez comprendre pourquoi ses homologues de Mâcon, Bordeaux, Juan-les-Pins ou Roubaix, entre autres, et la liste est longue, n’ont pas suivi le mouvement…Pardon mesdames pour cet excès vulgaire de langage.