Porte ouverte, porte fermée au dialogue ou plutot monologue des deux côtés? On en saura plus lundi ou mardi de la semaine prochaine à la suite de la rencontre à Matignon où la Première ministre, toujours solidement installée sur un siège éjectable, doit recevoir les organisations syndicales. Une invitation acceptée quelques heures après un premier niet catégorique et trop rapide du gouvernement à la proposition de médiation de Laurent Berger aussitôt rejetée d’un revers de la main par le porte-parole, Olivier Véran. La dixième journée de mobilisation commençait très mal. Pas très adroite cette déclaration et ce d’autant plus que plusieurs députés du MoDEM voyaient dans un premier temps d’un bon oeil cette pause, avant au cours de l’après-midi, de faire machine arrière. Un rétropédalage logique et attendu après la letttre de « Babeth » à « Lolo et Philou » et à l’intersyndicale, adressée quelques heures plus tôt, les invitant à « causer ». Forcément en bonne intelligence ! On parlerait aussi retraite dans un ordre du jour « non figé » selon l’expression d’Elisabeth Borne.
Pour le moment seul le leader de la CFDT a officialisé sa présence. A la seule condition que le dossier de la retraite à 64 ans soit bien évoqué. Sinon ils tourneront très vite les talons. Qui vivra verra surtout après la baisse indéniable de la mobilisation syndicale sur l’ensemble du territoire et encore plus des grévistes dans leurs bastions. Les souliers sont fatigués et les finances tout autant et même beaucoup plus. Cela n’a pas empêché l’intersyndicale de prévoir un onzième opus prévu jeudi prochain. Un élément d’importance qui ajouté aux violences engendrées amène une légitime réflexion de certains sur la suite à donner. Encore plus à la CGT qui, hier aussi, a vécu une journée très agitée avec la mise en minorité de la ligne majoritaire de la confédération lors du lancement de son congrès tenu à Clermont-Ferrand. Du jamais vu. La candidate de « Philou » est très mal embarquée et la mouvance dure pourrait l’emporter. Ca promet ! La CGT en arrive même et c’est une grande première aussi à jeter provisoirement l’éponge, faut de combattants grévistes, en appelant à une suspension de la grève des employés des incinérateurs d’ordures ménagères de la région parisienne. Pour se « refaire la cerise » au joli mois de mai et remobiliser plus tard ses troupes ? Un inattendu aveu d’échec.
Restons néanmoins d’humeur joyeuse voire même très gaie avec un nouvel exemple de communication discutable dans ce contexte délétère, du ministre du Travail, Olivier Dussopt qui, visiblement, a retrouvé sa voix pour faire son coming-out dans le magazine gay « Têtu ». Franchement était-ce bien le moment adequat d’étaler sa préférence sexuelle ? Une info sans le moindre intérêt. Qui tout aussi forcément a suscité bien des polémiques inutiles. Ca aurait été en revanche beaucoup plus drôle à l’époque si Edouard Balladur et Charles Pasqua avaient reconnu leur…liaison. Charles et Édouard ensemble ! Quelle rigolage. On y aurait pas cru un seul instant ! Et pour cause. Dans le cas présent…
Il en ait une (polémique) qui mériterait en revanche d’être davantage mise en lumière, celle de la complaisance-complicité de certaines chaînes d’infos qui donnent plus que de raison la parole à de nouvelles stars médiatiques heureusement éphémères, souvent des jeunes femmes revendiquant leurs position assumée de révolutionnaires pures et dures. Déjà entendues ce dernier week-end à Sainte-Soline. De vraies furies, à l’image d’Ariane, une mignonne étudiante de Tolbiac, l’une des plus chaudes et volcaniques de France (la fac et pas l’intéressée bien sûr)) qui ne sait que « casser du flic » avec une violence rare d’un plateau à l’autre en parlant également d’une réforme de retraite « criminelle » et de forces de l’ordre n’ayant pour seuls objectifs que de « fracasser des crânes. Et la volonté de terroriser la jeunesse, de la réprimer au point d’avoir des milliers de mutilés ». Et pourtant elle n’étudie pas les mathématiques appliquées, plutôt la psycho, en version ultra gaucho et coupeuse de têtes époque Terreur, avec un professeur émérite, Jean-Luc Mélenchon, qui bizarrement hier a effectué une petite conversion, non pas sur une piste de ski, en appelant à un retour au calme. Enfin à mots tout de même très couverts. A voir sur la durée. Au moins jusqu’à dimanche soir pour ne pas effrayer l’électeur et l’électrice qui, dans l’une des circonscriptions de l’Ariège, pourrait mettre dehors sa candidate sortante opposée dans une législative partielle à une dissidente socialiste susceptible de bénéficier d’un front républicain d’un autre style. Intéressant ce scrutin et nettement mieux qu’un nouveau sondage à la…con !