Ce n’est pas vraiment la ministre la plus audible du gouvernement mais, dans le cas présent, elle ne s’est pas « dégonflée » devant un public pas franchement acquis à sa cause. C’est très rare qu’une ministre de la Culture se lève, affiche ses convictions et réponde du « tacle au tacle » à deux actrices plus militantes à la CGT que vraiment comédiennes, peut-être, présentes à la cérémonie des Molières qui,quelques instants plus tôt s’en étaient prises violemment à la politique gouvernementale en matière culturelle et la gestion de la crise par le chef de l’Etat cloué forcément au pilori. Une cible facile. « Nous ne sommes pas des chiens et des chiennes, nous ne rentrerons pas à la niche » , ont-elles crié à la… »casserolade », un art très populaire qu’elles soutiennent en ces temps-ci !
Il est plus que probable d’ailleurs que « Manu II » en tournée aujourd’hui dans le Loir-et-Cher, à Vendôme, où il doit rencontrer les professionnels de santé, essuie des très sonores décibels de cuivres ! Il pourra toujours reprendre en choeur ce succès de Michel Delpech entonné par ses opposants en blouses blanches: « On dirait que ça te gêne de marcher dans la boue, on dirait que ça te gêne de dîner avec nous ». Le Président n’a visiblement pas l’intention pourtant de prolonger sa journée dans le Loir-et-Cher par un souper.
D’une manière générale, nos artistes ne font pas partie des damnés de la terre avec leur statut d’intermittents du spectacle. Une exception culturelle dans le monde entier. Certes, il ne faut pas généraliser mais nombreux de ces privilégiés présents ne sont pas les plus à plaindre dans cette grande famille des arts bobo parisienne.
Rama Abdul-Malek leur a aussi rappelé pour mémoire les aides de l’Etat accordées pendant la crise du Covid et les confinements ! Un peu de décence Messieurs et Mesdames les censeurs et surtout aboyeurs d’une cérémonie bavarde qui tous les ans est suivie par une audience famélique, laissant la chaîne publique diffuseuse, ce lundi soir, en huitième position en terme d’audimat.
Ca fait du bien qu’une ministre ait le courage de remettre à leur place ses accusatrices. Ce que n’avait pas fait il y a quelques jours son collègue de l’Education nationale, Pap Ndiaye, qui, placé dans une situation sensiblement identique, n’avait pas réagi aux attaques portées contre son président. Décidément pas en veine de réussite, le ministre de la rue de Grenelle, a dû aussi essuyer un concerto en casseroles majeur hier lors de son déplacement lyonnais où quelques dizaines de personnes ont forcé la porte d’un immeuble où se déroulait une réunion. Son retour sur Paris par le train a lui également été fortement chahuté avec la présence d’un comité d’accueil sur les quais de gare d’où il a été exfiltré par une porte dérobée !
Ca ne vous a certainement pas échappé: il ne se passe pas un jour ou presque sans que le rouleau compresseur médiatique nous abreuve d’enquêtes d’opinions plus désastreuses les unes que les autres en la défaveur du président de la République. Où l’on atteint de façon très régulière des taux de défiance et même beaucoup plus de l’ordre de 70 à 75 % . Une constante. A quoi servent tous ces sondages sur des items devant forcément déboucher sur les mêmes résultats ? Ils seraient à mettre à l’actif de l’exécutif (les risques sont aujourd’hui très limités) que ce ne serait pas plus acceptable. Que d’argent dépensé pour rien! On connaît par avance les résultats. Et les médias en font des tonnes chaque jour. C’est la grande régalade ! Ça les occupe…et ils y trouvent le plus grand plaisir. C’est champagne tous les jours avec ce président si honni si l’on…en juge les apparences offertes par les sondages !
PS: C’est quand même se moquer du monde: dans le contexte actuel surtout aussi avec la crise des vocations, il fallait oser proposer une augmentation de 1,5 euro pour les consultations des généralistes. Les organisations syndicales ne vont pas se priver pour dénoncer cette aumone. Il y avait probablement une marge entre le souhait des toubibs de porter le tarif de la consultation à 50 euros, soit le double de l’actuelle mais à 26,50 euros, franchement le pied de nez à toute une profession n’est pas très délicat !