Les « rageurs » doivent l’avoir mauvaise. Tout ça pour ça ? Quelques sifflets à la 49 e minute et encore étaient-ils tous destinés au chef de l’Etat venu avec Madame (ça lui a porté plutôt bonheur comme le muguet nantais, déjà fané côté pelouse). Pas plus de plongée dans le noir et de cartons rouges ou si peu brandis dans les tribunes. Avec au final une victoire totale pour le football qui a repris le dessus. Personne ne s’en plaindra. Et surtout pas les supporters des deux équipes. Si ce n’est bien sûr tous ceux qui appelaient à une méga-bronca contre le président de la République. Un chahut transformé en pétard très mouillé. Même pas une étincelle. Certes comme prévu, il s’est limité à encourager les joueurs dans le tunnel d’entrée sur la pelouse. Du boni pour le public qui a pu profiter à la place d’un petit spectacle pyrotechnique. D’une grande discrétion pendant tout son déplacement dans le 9-3, aucun gros plan sur les écrans géants n’a été diffusé, « Emmanuel II » a vécu une soirée paisible avec « Birgit » son ange gardien. Sans la moindre agitation excessive. Et pourtant la fin d’après-midi ne s’annonçait pas sous les meilleurs auspices avec déjà la décision du référé du tribunal administratif de Paris qui avait adressé un carton rouge au prefet de police de Paris en autorisant aux abords du stade la distribution de cartons rouges et de sifflets. Ce sera le seul succès de l’intersyndicale de la Seine-Saint-Denis à l’origine de cette action frondeuse. Ils étaient alors fiers les syndicalistes quelques minutes avant le match de cette « immense victoire ». Jusqu’à la qualifier « d’historique » Une aimable plaisanterie. Beaucoup plus drôle que la copie rendue par les tenants du titre. Comme quoi sur les bords de la Loire il n’y a pas que Xavier Dupont de Ligones à être porté disparu ! Tristes canaris…qui ont vraiment pris l’eau. Un pastis au goût saumâtre 5…1 le score final !
Mais là encore quelle erreur en terme de communication que d’avoir voulu empêcher cette distribution aussi symbolique qu’imbécile. Et ce d’autant plus que les stadiers…à la solde bien sûr du président de la République, qui comme chacun sait, à ses rares heures perdues, dirige les personnels chargés des fouilles, comme le règlement intérieur du Stade de France les avaient contraints à effectuer quelques confiscations zélées. Inutile vu l’impact et surtout qu’il existait une application pour utiliser ce petit carton sur les portables. Fiasco sur toute la ligne. Tout triomphalisme dans les deux camps serait bien néanmoins hasardeux.
Le football est sorti grand vainqueur de ce qui ne devait pas se transformer en meeting politique et syndical. Comme quoi les…supporters ne sont pas aussi cons que ne l’espéraient les syndicats ! Ils n’étaient pas venus pour siffler ou adresser un carton rouge au président, même si bien évidemment, ils étaient majoritairement opposés à la réforme de la retraite. C’était une énorme erreur de vouloir tout mélanger. D’ailleurs plusieurs joueurs toulousains n’ont pas goûté leur plaisir lors de la remise du trophée en prenant des selfies avec le président et la Première dame. Des images quand même plus sympathiques !
Et la palette de couleurs ne s’est heureusement pas limitée pas à la rouge et jaune, la couleur des Gilets, mais aussi des canaris plumés par les violettes toulousaines vainqueurs elles par ko sur le terrain. Soixante six ans après leur dernier succès en coupe de France. 1957: un excellent cru et pas seulement footballistique. De quoi redonner un peu de baume au coeur à leurs amis de la ville rose encore sous le coup de l’élimination du club phare de la capitale de l’Occitanie, le Stade toulousain, privé quelques plus tôt d’une nouvelle finale européenne de rugby en Irlande. Ce sera la fête ce soir sur la place du Capitole. Cassoulet pour tous ! Même si tous les joueurs du TFC, au coup d’envoi, tous d’originaire étrangère, une exception dans le football français, ne goûtent pas forcément la spécialité régionale, du gardien norvégien au capitaine venu du plat pays belge…
Dans une autre région, plus au nord, la fête a dû être belle au retour du club doyen victorieux de son périlleux mais court déplacement chez son voisin caennais, son « meilleur ennemi ». Un succès lui aussi capital pour la remontée tant attendue du HAC au sein de l’élite du ballon rond. Là franchement, il faudrait désormais une « méga-catastrophe » pour empêcher les havrais de décrocher la lune. Comme l’a joliment titré l’un de mes amis de la cité maritime en annonçant cette bonne nouvelle sur les réseaux sociaux: « la Normandie était ciel et marine ». On ne pouvait pas dire mieux en cette journée très contrastée au niveau des couleurs ! Vive le bleu…